« Messire Dieu premier servi »
C’est peut-être en raison de cette citation célèbre prêtée à
sainte Jeanne d’Arc que le Nonce Apostolique en France pouvait avoir compétence à écrire quelques mots pour accompagner la publication d’un ouvrage sur cette grande sainte française.
Cet ouvrage est d’abord une indéniable somme encyclopédique de connaissances, recherchant tous azimuts ce qui a pu s’écrire, se penser ou se dire de La Pucelle. Pour cela il sera sûrement une mine de renseignements et d’indications où puiser l’inspiration nécessaire en vue de recherches ultérieures, mais il pourra être aussi une source de références pour vérifier l’état des connaissances sur le sujet.
En explorant la vie de la sainte à son époque, mais aussi dans cette seconde vie qui s’étend de sa mort terrestre jusqu’à nos jours, laquelle ne semble pas vouloir se terminer, image certaine de la vie éternelle, on ne peut qu’être frappé par la vigueur toute divine dont une vie humaine pleine de Dieu peut témoigner.
La chose la plus étonnante concernant
Jeanne de Domremy passe souvent inaperçue : ce que nous apprenons d’elle de plus certain nous est rapporté non par un hagiographe érudit et complaisant, mais d’abord par les minutes de son procès. Le plus beau des livres de canonisation qui fut jamais écrit l’a été par la minutie procédurale d’un système juridique qui cherchait à la condamner en faisant étalage de tout le mal que ses accusateurs s’acharnaient à dire contre elle. C’est au détour de ses réponses consciencieuses et simples, à des questions par ailleurs souvent alambiquées et remplies de chausse-trappes, que le surnaturel s’est révélé. En effet, « aucun humain et même pas Bossuet, ni Pascal, ni Dante n’a frappé les prodigieuses sentences de
Jeanne, répondant à ses juges bourreaux » note Léon Daudet dans une citation rapportée dans l’ouvrage (dans l’article « Maxime Real del Sarte »).
Je forme donc le voeu qu’en découvrant ce travail si complet le lecteur puisse y trouver non seulement des connaissances de nature à satisfaire son désir de savoir, mais encore une source surnaturelle d’inspiration pour sa propre vie, inspiré par un exemple aussi glorieux que fructueux de l’histoire de France qui est aussi ici l’histoire de l’Eglise.
Luigi Ventura, Nonce apostolique