Description
À paraitre : volumes III et IV.
Les traditions juive, chrétienne, et même musulmane, se sont longtemps interrogées sur les rapports entre Dieu et la liberté humaine, essentiels quant à l’intelligence de notre destinée, et souvent objets d’angoisses, de durcissements et de rejets. Notre série de quatre volumes intitulés Dieu joueur d’échecs ? cherche à déterminer quelle est l’authentique pensée de l’Église catholique sur le sujet.
Le présent tome I part des versets bibliques souvent cités par les théologiens sur la science divine des futurs libres, la volonté divine antécédente, conséquente et permissive, la providence, la volonté salvifique universelle, la prédestination, la tolérance du mal, l’élection et la réprobation, l’articulation de la causalité de la grâce divine et de la causalité du libre arbitre créé.
Il parcourt ensuite sur ces sujets une anthologie commentée de textes des Pères de langue grecque et latine, articulée autour d’une partie centrale de 500 pages consacrée à saint Augustin, le Docteur de la grâce. La confrontation des Pères orientaux avec le courant augustinien dégagera d’une part des divergences sur certains points, d’autre part une grande unité de vues, manifestant la présence de la Tradition. Le tome I se poursuit avec la continuation médiévale jusqu’à saint Albert le Grand (saint Thomas d’Aquin ayant monopolisé le tome II).
Chaque notice sur l’auteur examiné, enrichie de bibliographies à jour permettant au lecteur de prolonger la réflexion, se compose d’une anthologie ou d’un résumé des passages pertinents. L’ouvrage se termine par une douzaine d’index (scripturaires, patristique, onomastique, des sources, analytique, le tout en 12 600 entrées).
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INTRODUCTION GÉNÉRALE DES QUATRE TOMES
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L’objet d’ensemble de ce travail
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Dieu prédestine-t-il certains hommes au salut, et si oui, comment ? Et de quelle manière exécute-t’il un tel plan salvifique sur un homme ? Est-ce par le biais d’impulsions (c’est-à-dire de grâces) intrinsèquement et infailliblement efficaces ?¬
Pour tenter d’offrir une réponse cohérente avec la Révélation chrétienne, claire, et susceptible d’engendrer une confiance abandonnée en l’Amour miséricordieux de Dieu, nous avons décidé d’examiner les éléments qu’offrent sur notre sujet tant l’Écriture que la Tradition et le Magistère de l’Église.¬
Dans ce premier tome, nous avons procédé à un auditus fidei, c’est-à-dire examiné sur notre sujet de recherche le présupposé plus général de la Révélation, véhiculée par l’Écriture, lue à la lumière de la Tradition sous la conduite du Magistère.¬
Au sein de la Tradition, on ne pouvait que faire une place éminente aux Pères de l’Église, parmi lesquels saint Augustin demeure, certes, « le Docteur de la grâce », par excellence, mais le dernier mot reste à l’Église dans son Magistère, et nous n’avons pas négligé de mentionner les décrets conciliaires et pontificaux des premiers siècles. Il fallait ensuite prolonger notre étude jusqu’aux Docteurs et scolastiques antérieurs ou contemporains à saint Thomas d’Aquin, tels Anselme, Bernard, Pierre Lombard, Alexandre de Halès, Bonaventure et enfin Albert le Grand.¬
Cette base étant posée, le
tome II
visait à déterminer le sens des textes de saint Thomas, grand lecteur de l’Écriture et des Pères, et souverainement soumis au magistère de l’Église. Nous avons donc cherché à résoudre avant tout la question suivante : « Quelle est l’authentique pensée de saint Thomas sur la manière dont la causalité divine — et au plus haut point celle de la grâce actuelle surnaturelle — sur le libre arbitre humain intervient dans le salut individuel de l’homme ? » La réponse ne peut pas ne pas éclairer le mystère de la prédestination. Nous estimons que l’Aquinate a fourni les grands principes qui permettent d’approcher d’une mise en place harmonieuse de la doctrine catholique sur ces thèmes de l’infaillibilité de la prédestination et de la causalité de la grâce, affinant au besoin, sur quelques points, la pensée du Maître.¬
Un
troisième tome
(encore en gestation) se proposera d’étudier comment les théologien scolastiques ultérieurs des diverses écoles catholiques (thomiste, scotiste, augustinienne, moliniste, congruiste, alphonsienne…), ont élaboré des systèmes. Leur foisonnement nous paraît intéressant, mais propre à détourner de la clarté offerte par le Docteur commun, d’autant que la crise baïanisto-janséniste n’a fait qu’embrouiller encore les cartes. L’ébauche de ce
tome III
comporte déjà la liste raisonnée de plus de 1 400 livres traitant notre sujet, écrits après la mort de l’Aquinate, et imprimés entre la période des incunables et la fin du XVIIIe s.¬
Il nous restera alors à scruter dans un
quatrième et dernier tome
comment, surtout après l’encyclique Aeterni Patris de Léon XIII, de nombreux auteurs, thomistes et molinistes ou autres, ont voulu reprendre à la base le problème. Ce
tome IV
présente déjà une liste de plus de 100 p. des très nombreuses études (livres et articles) publiées aux XIXe et XXe siècles sur notre sujet.