Description
Le concile Vatican II, dans la fameuse Déclaration Dignitatis humanæ « déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse.[...] que tous les hommes doivent être exempts de coercition de la part tant des individus que des groupes sociaux et de tout pouvoir humain, et ce, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit ni forcé à agir contre sa conscience, ni empêché d’agir selon sa conscience en privé comme en public, soit seul, soit associé à d’autres, à l’intérieur de justes limites ».
Cet enseignement s’oppose-t-il à la pratique et à l’enseignement antérieurs de l’Église ? Selon la Déclaration même, il s’agit en réalité d’un développement doctrinal homogène.
De fait,
— avant l’acceptation internationale et interreligieuse de la réciprocité en matière de liberté religieuse (1948, 1965...), l’application d’un tel principe demeurait impossible ;
— par la « liberté de conscience et des cultes » condamnée par l’Église depuis la Révolution, la volonté générale, soi-disant seule source de droit, reconnaissait à la société et aux individus une autorisation positive de faire en matière de religion tout ce qui n’est pas contraire à la loi civile (cf. Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen). Mais le droit naturel négatif à la liberté religieuse de Vatican II, donné par Dieu, exige à l’inverse une zone d’immunité de coercition, objectivement limitée, visant en dernière analyse à l’accomplissement en conscience du « devoir moral des hommes et des sociétés envers la vraie religion ».