Et la Russie sortit du tombeau

Depuis quelques semaines, le nouveau président des États-Unis a entamé des pourparlers aussi discrets qu’essentiels avec la Russie. Ceux-ci ont laissé la plupart des analystes dans la stupéfaction. Les rapprochements russo-américains n’ont pourtant rien d’inhabituel. En 1863, la marine impériale russe était accueillie en grande pompe à New York. La Russie soutenait alors l’Union contre la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, l’assouplissement des sanctions américaines va permettre à la Russie de se relever. Prenant appui sur le compromis secret signé avec la Turquie elle va accentuer sa présence navale en Méditerranée orientale, constituer un angle russe en Syrie, Égypte et Libye tout en s’implantant durablement au Maroc. Au Levant, Vladimir Poutine s’est imposé comme le pivot diplomatique des négociations multilatérales qui auront lieu pour la paix. Mais la Russie ne va pas s’arrêter là : négociant sans relâche avec les anciens alliés des États-Unis, qu’il s’agisse d’Israël, de l’Arabie Saoudite, de l’Inde ou du Japon, Vladimir Poutine précipitera d’ici quelques mois la fin de l’unilatéralisme américain. La Russie est sortie du tombeau. Si vous la cherchez, vous la trouverez au premier rang des funérailles de ses propres fossoyeurs.