Français si vous saviez
Passionné et amoureux de la France et des français, G. Bernanos se lance dans un combat, corps à corps, sans relâche avec l’imposture.
Une clameur déchirante, toujours d’actualité !
Passionné et amoureux de la France et des français, G. Bernanos se lance dans un combat, corps à corps, sans relâche avec l’imposture.
Une clameur déchirante, toujours d’actualité !
Les gouvernements prétendent convaincre les peuples qu’ils sont ingouvernables et, pour les rendre gouvernables, ils ne songent qu’à renforcer la puissance, déjà énorme, de l’État. Mais ce n’est pas l’État qu’ils renforcent, c’est l’administration, qui deviendra bientôt cette équipe de techniciens tout-puissants, incontrôlables, irresponsables, instrument nécessaire de la prochaine, de la très prochaine dictature universelle. Il n’est d’État que dans un pays libre. Un pays libre est un pays qui compte une certaine proportion d’hommes libres. C’est ce nombre plus ou moins grand d’hommes libres qui fait la légitimité, la dignité, l’honneur de l’État. Car on peut bien écrire la première lettre du mot État en caractère majuscule, on peut l’écrire tout entier en majuscules, le prononcer du nez, de la gorge, de la poitrine, n’importe ! L’État n’est rien s’il n’a son compte d’hommes libres capables non seulement de le servir, mais de le penser, de se faire de lui une idée juste et claire, acceptable par tous. Il faut donc refaire des hommes libres.
Français, ô Français, si vous saviez ce que le monde attend de vous !