Description
« Je voudrais m’adresser à la jeunesse. La prendre à témoin. Quelle jeunesse ? Celle de l’âge ? Oui. Si possible. La jeunesse de l’âge porte en ses mains l’avenir. Mais il est une jeunesse plus vaste que la jeunesse de l’âge, qui l’embrasse et qui la comprend : la jeunesse du coeur. C’est à cette jeunesse-là que, sans confondre les responsabilités propres à chaque âge, je voudrais m’adresser.
J’ai la culture d’un homme de 77 ans. Pour beaucoup de jeunes selon l’état-civil, une culture d’avant le déluge ? Je n’en suis pas sûr. Encore moins sûr qu’elle ne recèle pas des trésors où ces jeunes pourraient puiser.
Je ne puis me résoudre à voir s’engloutir ces trésors, Je ne puis accepter le cataclysme qui se déchaîne. La marée noire de l’ignorance, de la vulgarité, de la bêtise, qui nous monte à la gorge. Épris de la jeunesse du coeur, j’aime la jeunesse de l’âge. Souvent je l’admire. Encore plus souvent que je ne la plains. Il existe en France une telle jeunesse : elle est magnifique. Elle s’est manifestée ces temps-ci avec un courage, une inventivité, une sorte d’innocence miraculeuse. Elle a bravé le mensonge, l’injustice, la calomnie, Elle n’eut, elle n’a d’autres armes que sa détermination, sa candeur, au service d’une certaine idée de l’homme.
Remettons-nous-en donc au Courage, au Coeur qui nous habite, plus intime à nous-mêmes que notre propre courage, que notre propre coeur. » D.P.