Joseph Gallieni
« Nul ne sait mieux que moi ce que la France perd. » (Lyautey)
Celui que Lyautey au Tonkin appelle le « Monsieur d’ici », et que la France a élevé à la dignité de maréchal à titre posthume, consacra toute sa vie (1849-1916) à son pays.
Saint-cyrien, combattant de 1870, il était à Bazeilles, il participe durant trente ans à l’expansion coloniale française. Explorateur et conquérant au Soudan, pacificateur au Tonkin, gouverneur de Madagascar durant neuf ans, ce grand travailleur poursuit parallèlement une activité littéraire importante. Il rapporte dans plusieurs ouvrages son activité outre-mer.
De retour en France, membre du Conseil supérieur de la guerre il est destiné en cas de conflit à commander une armée. Tiré de sa retraite en août 1914, il devient le légendaire défenseur de Paris, décidé à remplir « son mandat jusqu’au bout ». Lucide, il voit la faille du dispositif allemand et pousse Joffre, son ancien subordonné à Madagascar, à déclencher la bataille qui donnera la victoire de la Marne.
Ayant accepté par devoir les fonctions de ministre de la Guerre, il envisage de modifier le Haut Commandement englué dans des offensives stériles et sanglantes. La maladie ne le lui permet pas. Il meurt en mars 1916.
D’une vie privée sans défauts, soldat rigoureux et d’une honnêteté exemplaire, il était, selon les propos d’un homme politique, « la Vertu sous les armes ».
Il laisse la marque d’un grand professionnel et d’un ardent patriote dont le parcours mérite d’être découvert.