Graduale triplex

Depuis de nombreuses années déjà, le Graduel neumé de Dom Eu­gène Cardine rend aux chanteurs les plus grands services. C’est en effet la connaissance approfondie et l’interprétation correcte des neumes des ma­nuscrits les plus anciens qui forment la base d’une exécution adéquate des mélodies grégoriennes.
Cependant Dom Cardine lui-même a souvent regretté de n’avoir pas transcrit, dans cette œuvre de jeunesse, les neumes d’un manuscrit déter­miné, mais d’avoir seulement fait un choix parmi les leçons des meilleurs manuscrits sangalliens.
En 1974, lorsque les moines de Solesmes publièrent le nouveau Gra­duale Romanum, beaucoup souhaitèrent que ce livre soit utilisé pour un nouveau Graduel neumé, où figureraient les leçons de manuscrits bien déterminés. On manifesta ce désir aux membres de l’Associazione Inter­nazionale Studi di Canto Gregoriano, fondée en 1975. Dom Jean Claire, maître de chœur de Solesmes, déclara souhaiter lui aussi cette édition.
Aussi, deux membres de l’Associazione s’offrirent pour réaliser ce tra- vail : Marie-Claire Billecocq (Venière, France) pour les neumes du ma­nuscrit de Laon, reproduits en noir, et Rupert Fischer (Metten, Bavière) pour les neumes des manuscrits de la famille sangallienne, reproduits en rouge.

- Les manuscrits suivants ont été utilisés :
L — Laon, Bibliothèque municipale, 239 (Paléographie Musicale, t. X ; après 930)
C — Saint-Gall, Stiftsbibl. 359 (P.M. II^e série, t. II ; fin du IX^e siècle)
E — Einsiedeln, Stiftsbibl. 121 (P.M. t. IV ; début du XI^e siècle) ;

- et pour des cas particuliers :
G — Saint-Gall, Stiftsbibl. 339 (P.M. t. 1 ; première moitié du XI^e siècle
SG — Saint-Gall, Stiftsbibl. 376 (non publié ; XI^e siècle)
H — Saint-Gall, Stiftsbibl. 390- 391 (P.M. II^e série, t. I ; entre 996 et 1011)
B — Bamberg, Staatsbibl. lit. 6 (non publié ; troisième tiers du X^e siècle)

Au début de chaque pièce de chant sont mentionnés les sigles des manuscrits d’où les neumes sont tirés, avec le numéro de la page ou du folio. On trouve aussi à cet endroit les sigles des plus anciens Antiphonaires de la messe, sans notation, qui contiennent la pièce dont il s’agit ; ces enseignements sont empruntés à l’Antiphonale Missarum Sextuplex de Dom René-Jean Hesbert :

M — Cantatorium de Monza (deuxième tiers du IX^e siècle)
R — Graduel de Rheinau (vers 800)
B — Graduel du Mont-Blandin (VIII-IX^e siècle)
C — Graduel de Compiègne (deuxième moitié du IX^e siècle) ( Graduel de Corbie (après 853)
S — Graduel de Senlis (quatrième quart du IX^e siècle)
Quand la lettre grecque λ remplace dans cette série le sigle d’un ma­nscrit, elle indique que celui-ci présente une lacune.