Les Mémoires de Sœur Lucie évoquent une histoire aussi simple qu’insondable. C’est l’histoire de trois enfants de Fatima — Jacinthe, François et Lucie — qui ont accueilli l’ineffable mystère du Cœur miséricordieux de Dieu et ont été captivés par lui. Et voilà que dans leur vie fait soudainement irruption, avec une énergie inouïe, le message que la Dame venue du ciel a confié aux cœurs des trois petits bergers et qui est destiné au cœur de toute l’humanité. Comme en écho, on perçoit le regard compatissant de Dieu sur l’histoire humaine et le renouvellement de la promesse de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 20).
Là où le message de la Dame vêtue de blanc est le plus éloquent, son premier « locus » théologal, c’est la vie de ceux qui l’ont accueilli. Après avoir entendu l’Ange leur parler de l’amour de Dieu et les convier à la contemplation, et après avoir entendu la Dame les inviter à conformer leur cœur au Cœur de Dieu, Jacinthe, François et Lucie se mirent sous la protection de leur Mère du ciel et s’offrirent pour toujours à Dieu en faveur de l’humanité.
Que trois enfants aient été capables de tant d’amour, voilà qui témoigne des merveilles de Dieu.
Pour écrire ses Mémoires, Lucie n’a eu qu’à regarder son passé et à en faire le récit. Mais quel récit ! Elle-même nous l’a dit : « Ces choses se gravent si intimement dans notre âme qu’il n’est pas facile de les oublier ». C’est pourquoi les Mémoires de Sœur Lucie sont surtout une « relecture » de ce qui s’est imprimé pour toujours au plus profond de son esprit. Elle fait plus que « se rappeler » le passé, elle semble « le revivre » : tel est le privilège du souvenir qui se transforme en « lecture intérieure ».