Description
Notre époque, celle du « dépassement » des vieilles contraintes et des préjugés hérités du passé, le discours commun et la propagande des puissants veulent nous la présenter comme l’aboutissement normal de la démocratie moderne, dont les promesses, enfin, seraient sur le point de se réaliser pleinement.
Or ce n’est pas du tout ce que pense Mathieu Bock-Côté. Pour lui, le monde qui se met en place depuis un quart de siècle au Québec comme dans l’ensemble de l’Occident, loin de prolonger ou d’accomplir l’histoire qui l’a précédé, marque au contraire une rupture radicale, sinon une trahison, c’est-à-dire l’abandon pur et simple de ce qui a guidé jusqu’ici nos façons d’être, de penser, de vivre en société, par l’instauration de ce qu’il appelle un nouveau régime, fondé sur une vision entièrement nouvelle de l’homme et de la cité, celle d’un homme coupé de toutes les racines, de toute appartenance, soucieux uniquement de son bonheur et de ses droits d’individu, celle d’une cité qui cesse de se voir et d’agir comme communauté politique et culturelle pour n’être plus qu’un rassemblement de consommateurs semblables à tous les consommateurs de la planète.
De ce nouveau régime, Mathieu Bock-Côté propose donc, dans la vingtaine d’essais réunis ici, à la fois un tableau et une critique, en abordant certaines de ces manifestations et certains de ses mythes les plus actuels, de la théorie dite du genre à la prétendue « fin des idéologies », du suicide assisté conçu comme un droit de l’homme à la célébration du « multiculturalisme ».