Description
Les écrits présentés dans ce volume permettront au lecteur de se forger une idée de ce que furent les premières générations chrétiennes. Les auteurs, de ces textes composés entre les années 90 et les alentours de 200, ont connu les apôtres, ou tout au moins les premiers disciples des jeunes communautés de croyants.
On le comprendra, les réalités historiques se rencontreront à chaque page de ce volume. Les écrits qui le composent, relevant avant tout de la pratique et remplissant des fonctions concrètes, n’ont pas seulement l’histoire pour cadre, mais ils l’ont aussi pour étoffe.
Dans cet Empire où ils se déclarent adorateurs d’un Dieu unique à la manière des juifs, mais où ils n’ont ni l’ancienneté ni l’ancrage ethnique de ceux-ci, les chrétiens doivent expliquer à leurs contemporains qui au juste ils sont. Ils font donc, pour échapper à l’étiquette « superstition », se parer d’appellations intelligibles. Les apologistes chrétiens qu’on va lire se définissent comme les tenants d’une « philosophie » — ce qui, à l’époque, inclus à la fois une doctrine et un mode de vie. Certains auteurs s’attribuent une « piété », une « religion » au sens antique, c’est-à-dire une certaine attitude, respectueuse et réglée, face au divin. Enfin, les chrétiens se présentent comme une « nation », un « peuple », un « genre d’hommes ». Bref, leurs efforts consistent à se distinguer des juifs tout en se glissant dans des catégories admises par les « païens ».
Qu’ils se soient montrés hostile ou non au judaïsme, les Pères en gardent néanmoins les Écritures, non pas à titre conservatoire, comme un reliquat de l’ancienne alliance, mais à titre principal, et ils se les approprient au moyen d’une exégèse dont la source se trouve dans les évangiles eux-mêmes, qui présentent la vie et le ministère de Jésus comme un « accomplissement » des prophéties.
Ouvrage relié sous coffret.