Le propre de l’homme
Face à un athéisme destructeur de l’homme, l’auteur entrevoit un « nouveau Moyen Âge » afin que l’homme se replace dans l’orbite du Dieu créateur et provident !
Face à un athéisme destructeur de l’homme, l’auteur entrevoit un « nouveau Moyen Âge » afin que l’homme se replace dans l’orbite du Dieu créateur et provident !
Armes de destruction massive, pollution, extinction démographique : tout ce qui menace l’homme en tant qu’espèce vivante ne fait plus de doute. Mais il existe des facteurs qui viennent de l’homme lui-même, visant à saper son humanité propre. Ces facteurs ont beau être plus difficiles à saisir, c’est eux que Rémi Brague tâche de repérer à travers une analyse fulgurante et radicale de l’idée d’humanisme.
Car il ne s’agit plus de savoir comment nous pouvons promouvoir la valeur homme et ce qui est humain, en luttant contre toutes les figures de l’inhumain. Il s’agit désormais de savoir s’il faut vraiment promouvoir un tel humanisme. C’est l’humanisme lui-même qui est mis à mal. Ce phénomène récent, Rémi Brague en aperçoit des signes avant-coureurs dans trois oeuvres majeures du XXe siècle, celle du poète russe Alexandre Blok, qui écrivait à l’ère de la révolution d’Octobre, et, plus près de nous, celles des philosophes Michel Foucault et Hans Blumenberg.
Nous ne pouvons plus nous bercer d’illusions. Il est facile de prêcher un humanisme réduit aux règles du vivre-ensemble, mais comment le fonder ? La pensée moderne est à court d’arguments pour justifier l’existence même des hommes. En cherchant à bâtir sur son propre sol, à l’exclusion de tout ce qui transcende l’humain, nature ou Dieu, elle se prive de son point d’Archimède. Est-ce une façon de dire que le projet athée des temps modernes a échoué ? C’est au lecteur d’en juger.