Description
Point de rassemblement de tous les Quimpérois, qu’ils soient croyants ou non, la cathédrale de Saint-Corentin, dont les célèbres flèches ont été érigées par Joseph Bigot en 1854, est un édifice chargé de symboles. Elle compte parmi les monuments pionniers du règne du duc Jean V, au XVe siècle, considéré comme l’âge d’or de la Bretagne. Le style gothique flamboyant breton s’y révèle dans toute sa richesse à l’issue des restaurations récentes.
La cathédrale a ainsi retrouvé sa polychromie chatoyante — des tons ocre et rouge qui lui donnent un charme si particulier —, l’originalité de son splendide portail en pierres de deux couleurs et deux textures, le leucogranite et le kersanton. L’éclat des lumières filtrées par les vitraux, les peintures de Yan’ Dargent, la chaire et son intensité dorée, les sculptures originales et les deux autels comme deux blocs d’or forment la magie de ce lieu de foi et de recueillement.
Si la cathédrale accueille avec joie le touriste, elle perpétue la tradition des cérémonies fastueuses comme pardon de saint Corentin, les ordinations spectaculaires, déployant alors ses trésors d’orfèvrerie, ses vêtements liturgiques de toute beauté, sa musique grandiose et la ferveur qui anime l’assemblée des fidèles sous le regard ébloui des visiteurs.
« Enfant, j’entrais dans la cathédrale de Quimper avec un sentiment mélangé d’effroi et d’émerveillement, sentiment causé en grande partie par l’austérité du lieu et la froideur de l’atmosphère.
La seule note légère, vivante, pour l’enfant impressionnable, c’était, à gauche de la nef, au détour d’un pilier, le merveilleux tableau de Yan’ Dargent, portant ces mots qui frappaient mon imagination : « Le père Maunoir obtient miraculeusement le don de la langue bretonne. » Cette langue bretonne, que je ne parlais pas, mais qui était d’un usage courant parmi les enfants que je côtoyais alors, ce n’était pas une langue étrange [...] C’était la langue dans laquelle le curé de Sainte-Marine s’adressait à ses ouailles pour le sermon dominical. »
J.M.G. Le Clézio
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Les cathédrales sont, au cœur de nos villes, les héritières et les témoins d’une grande histoire où le christianisme a joué un rôle de premier plan. Puisque les évêques en sont à la fois les premiers connaisseurs et les gestionnaires habilités, ils sont pleinement dans leur rôle en réunissant les meilleurs spécialistes de leur cathédrale, capables de parler à l’intelligence et au cœur.¬
Chaque ouvrage de la collection
La grâce d’une cathédrale
donne bien sûr à comprendre l’édifice qu’il présente, dans toutes ses facettes infinies, mais il veut aussi fournir les moyens de le regarder et de le contempler. Et cela non seulement selon son apparence matérielle et corporelle, mais également selon la dimension profonde de son intériorité, de son âme.