Saint François de Sales
La douce et aimable personnalité d’un rude lutteur, champion du catholicisme romain et ardent défenseur de la Contre-Réforme.
La douce et aimable personnalité d’un rude lutteur, champion du catholicisme romain et ardent défenseur de la Contre-Réforme.
C’est souvent dans les périodes difficiles que surgissent d’authentiques témoins de la foi chrétienne. François de Sales est l’un de ceux-là.
Cet homme qui vit à la charnière de deux siècles, au lendemain du concile de Trente dont il s’emploie à appliquer la réforme, est une personnalité de premier ordre. Né à Thorens, aux abords d’Annecy, aux portes de Genève dont il deviendra l’évêque, c’est à tous égards un « homme de frontières » que nous présente avec talent Aimé Richardt.
Personnalité marquante de la « renaissance catholique », qu’il s’agisse de convertir les protestants de son diocèse ou d’initier la vie religieuse la force de François de Sales était tout entière celle de l’Amour, d’un amour puisé dans l’amour même de Dieu, dont il a su parler mieux que personne dans le fameux Traité qui porte ce titre.
Cet amour de Dieu est pour lui inséparable de l’amour de l’Église, comme il le soulignait en citant saint Cyprien : « Nul ne peut avoir Dieu pour père qui n’aura cette Église pour mère. »
Cet homme énergique alliait avec bonheur bon sens et douceur, et cet amour a eu une fécondité extraordinaire. Outre la Visitation fondée avec Jeanne de Chantal et qui, trente ans après, comptera quatre-vingt-dix monastères en Europe, il existe ou a existé aussi au moins vingt instituts féminins et six masculins qui se sont inspirés de sa doctrine spirituelle, en particulier les Salésiens de Dom Bosco, ces grands éducateurs. C’est en reconnaissance de sa dette spirituelle que le Bienheureux Newman prendra comme devise de cardinal ce mot de François de Sales : Cor a cor loquitur, le cœur parle au cœur.