Description
Ô Saint-Malo, Merci pour ta cathédrale !
Ô toi, cité de Saint-Malo, éprise de ta cathédrale, tu t’es mise à son service. Aucun n’y entre sans que tu le prépares. Longer ton sillon en contemplant la mer dessille les yeux sur l’infini et son appel divin. S’approcher de tes remparts et des tours dessine à l’esprit la « Jérusalem céleste ». Cheminer intra-muros, au long de tes rues étroites et de tes maisons élevées, qui font chanter le granit breton, tourne la tête vers le ciel et sa divine lumière.
Mgr Pierre d’Ornellas
La mer est son horizon, le ciel est son destin ! Et ce depuis le VIe siècle, lorsque, au terme d’une
navigation légendaire, Malo, le saint fondateur, édifie dans l’ancienne cité d’Alet une église qui devient cathédrale au IXe siècle. En 1145, le siège épiscopal est transféré sur la presqu’île voisine de Saint-Malo, au coeur de la ville qui se développe.
La nouvelle cathédrale s’agrandit au fil des siècles. Les bâtisseurs composent avec les contraintes du site pour édifier, au XIIIe siècle, un splendide choeur gothique inspiré de l’art anglo-normand. Ils aménagent ensuite les collatéraux, les chapelles et l’emblématique clocher, maintes fois détruit et reconstruit, ce phare qui guide les marins dans la périlleuse baie de la Rance. Elle est la paroisse de Malouins célèbres : les marins et corsaires Surcouf, Duguay-Trouin et, bien sûr, Jacques Cartier, sans oublier Chateaubriand, qui y pria.
En août 1944, les bombardements de la Libération détruisent 80% de Saint-Malo intra-muros. Symbole de la ville martyre, la cathédrale fait l’objet d’une restauration respectueuse du passé et enrichie d’une vision d’avenir : jouant avec la lumière et magnifiant les espaces, les artistes Max Ingrand, Jean Le Moal, Arcabas et Goudji ouvrent l’édifice reconstruit à un nouvel élan esthétique et spirituel. Chaque année, depuis 1972, s’y déroule le prestigieux Festival de musique sacrée.
Haut lieu spirituel au coeur d’une cité rayonnant sur le monde, la cathédrale est un élément clé du patrimoine malouin d’aujourd’hui, où se pressent fidèles et visiteurs, tous pèlerins sur terre ou sur mer.
Les rafales de Noël frôlaient les vitraux.
Lorsque, dans l’hiver, à l’heure du salut, la cathédrale se remplissait de la foule ; que de vieux matelots à genoux, de jeunes femmes et des enfants lisaient, avec de petites bougies dans leurs Heures ; que la multitude, au moment de la bénédiction, répétait en chœur le Tantum ergo ; que dans l’intervalle de ces chants, les rafales de Noël frôlaient les vitraux de la basilique, ébranlaient les voûtes de cette nef que fit résonner la mâle poitrine de Jacques Cartier et de Duguay-Trouin, j’éprouvais un sentiment extraordinaire de religion.
François-René de Chateaubriand
Mémoires d’outre-tombe
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Les cathédrales sont, au cœur de nos villes, les héritières et les témoins d’une grande histoire où le christianisme a joué un rôle de premier plan. Puisque les évêques en sont à la fois les premiers connaisseurs et les gestionnaires habilités, ils sont pleinement dans leur rôle en réunissant les meilleurs spécialistes de leur cathédrale, capables de parler à l’intelligence et au cœur.¬
Chaque ouvrage de la collection
La grâce d’une cathédrale
donne bien sûr à comprendre l’édifice qu’il présente, dans toutes ses facettes infinies, mais il veut aussi fournir les moyens de le regarder et de le contempler. Et cela non seulement selon son apparence matérielle et corporelle, mais également selon la dimension profonde de son intériorité, de son âme.