La simplicité et la grâce
le petit curé de Pontmain
Pourtant cet humble prêtre est allé à l’essentiel : la sanctification de son « petit peuple », méritant, pour lui et toute sa paroisse la visite de Notre-Dame.
« Tant de détestations nées de la période révolutionnaire fermentaient encore dans les coeurs, dans l’attente d’un pardon, d’une réconciliation, d’un oubli qui ne venaient pas... Oui. le monde était malade et seule la miséricorde divine pouvait le guérir. Encore fallait-il des prêtres pour la porter à ces âmes tourmentées qui, trop souvent, rejetaient Dieu comme un ennemi. C’était à celles-là que Michel Guérin rêvait d’aller parce que le Christ avait dit que les bien-portants n’avaient pas besoin de médecin. »
Sans charisme exceptionnel, par la patiente mise en oeuvre de la restauration du lieu, des dévotions, de la présence à tous, l’abbé Guérin donna sa vie pour faire d’un village défavorisé, victime de la déchristianisation postrévolutionnaire, un foyer de chrétienté rayonnant.
Avec toujours beaucoup de style et la précision de l’historienne, Anne Bernet nous conte une page de l’histoire de l’Église, celle d’un humble prêtre de Mayenne, témoin de l’apparition mariale aux enfants de Pontmain. Le procès de béatification de l’abbé Guérin est ouvert depuis 2013, il est actuellement reconnu comme « serviteur de Dieu ».