Le dhimmi
depuis la conquête arabe
Un travail exceptionnel et sans précédent qui s’inscrit fortement dans notre histoire contemporaine comme un salutaire avertissement !
« Ouvrage de référence sans équivalent » (Le Monde), ce livre fit émerger le dhimmi du néant silencieux de l’oppression et des génocides. Aujourd’hui il s’inscrit dans la conscience politique et le langage courant.
Les islamologues avaient pris l’habitude de définir les juifs et les chrétiens sous l’islam comme des minorités religieuse, omettant de clarifier leur origine. Or ces populations représentent les résidus des peuples antérieurs à la conquête musulmane. Une fois leur territoire conquis par jjhad ces populations étaient soumises à une sorte de pacte qui devint un statut imposé et infamant, la dhimma : la « protection » islamique s’exerçant dans un contexte de guerre ininterrompue, la condamnation à mort sanctionnait le refus de se soumettre. Ce fut la dhimma qui assura le succès de la politique d’arabisation et d’islamisation.
Son abrogation au XIXe siècle sous la contrainte de l’Occident n’a sans doute pas modifié les doctrines et les représentations musulmanes en profondeur.
Réduits à un état de subordination, de vulnérabilité et de dégradation extrême, toute critique de l’oppresseur étant blasphématoire, ces peuples sans passé et sans droits traversèrent les siècles avec une telle discrétion que l’histoire en conserva difficilement les traces.
À sa parution, Jean-Pierre Péroncel et Jacques Ellul dans Le Monde avaient souligné qu’en « parlant d’une façon scientifiquement irréfutable des opprimés dans la civilisation arabe et musulmane », Bat Ye’or prenait « le contre-pied d’une mode tendant à présenter l’islam comme le carrefour de toutes les tolérances, face à un Occident naguère encore impitoyable pour les minoritaires ».
Le Dhimmi révélait aux juifs et aux chrétiens orientaux leur propre histoire, que la plupart ignoraient. Cette ignorance et leur situation de peuple-otage les avaient incités à se faire les porte-paroles en Occident de leurs oppresseurs et à œuvrer à leur propre destruction, dont les derniers épisodes sanglants ont fini par nous interpeller.
Mais dans les années soixante-dix, Bat Ye’or découvrait cet énigmatique personnage, le dhimmi, surgit des es linceuls d’histoire et le plaçait au centre d’une histoire de treize siècles sur trois continents, dans ses vêtements d’opprobre.