L’imposture
Splendide roman, où le démon — l’imposteur pulvérisé, nous prépare au silence et à la Joie de la grâce.
Lancé par le succès considérable de son tout premier roman, Sous le soleil de Satan paru en 1926, Georges Bernanos se jeta immédiatement dans l’écriture fiévreuse de L’Imposture.
Ténèbres de la foi, nuit des mensonges, imposture d’un homme qui lentement semble couler à pic dans le néant... Grand spécialiste de la vie mystique, Cénabre prend conscience de ce qui va devenir une simple évidence : il a perdu la foi, peut-être ne l’a-t-il d’ailleurs jamais possédée et n’a-t-il fait que la singer.
Aucun romancier ne semble être entré si avant dans les dernières retraites de la personne humaine, là où l’orgueilleux laisse tomber tous ses masques, livre son vrai visage. La barrière entre le visible et l’invisible est ici abattue. On passe de l’un à l’autre sans même s’en apercevoir, tant le monde intérieur y paraît dans sa poignante réalité.
Cette vertigineuse descente dans les profondeurs de l’âme humaine nous renvoie lentement et inexorablement à nous-même, au fondement mystérieux de notre propre vie.