Description
L’émergence et le déclin de l’hyperpuissance hispanique demeurent
l’un des phénomènes les plus spectaculaires de l’Histoire. De l’union
de la Castille avec l’Aragon à la fin du XVe siècle à l’échec de l’Invincible
Armada devant l’Angleterre, quatre souverains ont gouverné
un pays qui a été engagé sur tous les fronts : en Méditerranée face à
l’Empire ottoman et aux Barbaresques, en Europe du Nord face aux
Pays-Bas révoltés et aux princes du Saint Empire passés à la Réforme.
Des villes aussi diverses que Tunis et Oran, Bruxelles et La Haye,
Naples, Lisbonne et Vienne ont été régies par les souverains de la
péninsule. La défense de la foi catholique a conduit ceux-ci à intervenir
dans les affaires françaises et anglaises, à se faire l’âme de
coalitions victorieuses à Pavie, à Lépante, à Malte, à Mühlberg, à
Saint-Quentin...
Pourtant, les incessantes luttes guerrières menées par les Rois Catholiques
(Isabelle et Ferdinand), Charles Quint et Philippe II aux quatre coins de
l’Europe n’ont pas suffi à bâtir une puissance durable. Supportées par la
seule Castille ou presque, les guerres ont littéralement épuisé les populations
et les finances de l’Espagne — l’or et l’argent américains eux-mêmes
n’ont pas permis d’inverser la tendance.
La majestueuse synthèse de Michèle Escamilla sur ce siècle d’or, sans
précédent ni équivalent (y compris en langue castillane), se déploie à travers
l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Elle fait apparaître d’exceptionnelles
figures de rois et de reines, de guerriers, de saints, de poètes.
Elle nous révèle l’une des pages les plus riches, les plus glorieuses, les
plus colorées, parfois les plus pathétiques de l’Histoire.